Haïm Vidal Sephiha

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Premier entretien
Premier entretien - deuxième partie
Deuxième entretien
Troisième entretien
Troisième entretien bis
Résumé
Cinquième de six enfants nés de parents originaires d’Istanbul et arrivés en Belgique avant la Première Guerre mondiale, Haïm Vidal Sephiha grandit dans la communauté séfarade de Bruxelles. Son père (ancien élève de l’Alliance israélite universelle) est réparateur de tapis. Scolarité à Saint-Gilles. Nombreux déménagements, toujours dans cette zone. Participation à la vie communautaire (chorale synagogale). Il opte en 1938 pour la nationalité belge.
En 1940, il part avec les Craps. C’est en 1941-42 qu’il adhère à la Gordonia (son frère Jacques rejoint la Résistance). Dans la perspective de l’alya, il entreprend des études à l’Institut agronomique de Gembloux, dont il est exclu en application de l’ordonnance nazie. Il fréquentera l’Ecole d’horticulture de La Ramée (Bomal) dirigée par Haroun Tazieff, l’école Cymring et les cours de l’U.L.B. clandestine.
Il est arrêté le 1er mars 1943 et déporté de Malines vers Auschwitz par le convoi XXII B du 20 septembre sous le matricule 76. Il est très vite affecté au Kommando de Fürstengrube (mine de charbon), alors au stade initial de sa construction. Il y restera jusqu’à la mi-janvier 1945. Marche de la Mort jusqu’à Gleiwitz, puis train jusqu’à Dora-Nordhausen. Il est libéré le 15 avril 1945 à Bergen-Belsen. A la fin avril, il rentre en Belgique.
Il entreprend à l’U.L.B. des études de chimie qu’il mène jusqu’à la licence. D’abord proche du Linke Poale Zion, il collabore au journal “L’Aurore”. Puis il se tourne vers l’internationalisme : il participe au 1er Congrès international des Etudiants juifs à Uriage (mouvance trotskiste) en 1946. Marié à Jacqueline Wolf, il travaille comme chimiste à Rouen. Le couple gagne Paris. Leur fils Dominique naît en 1950.
Puis il renoue avec ses racines. En 54-55, il entame des études d’espagnol qui le mèneront à la licence, au diplôme d’études supérieures et à deux doctorats. Il étudie de surcroît l’hébreu et le yiddish, et partiellement le roumain et le grec moderne. Il sera notamment, entre-temps, lecteur d’espagnol à l’Ecole normale israélite orientale. Il divorce vers 1960. Sa distinction entre les deux modalités du judéo-espagnol (le vernaculaire ou djudezmo et le j.e. calque ou ladino) prend forme. H. V. Sephiha est aujourd’hui une autorité reconnue en matière de linguistique judéo-espagnole. Il contribue à fonder l’association Vidas Largas. Il élabore une linguistique de l’affectivité.
Crédits
Interviewer : Jacques Déom
Transcription littérale
Lieu de l’interview : Fondation de la Mémoire contemporaine
Durée totale : 7h30
Supports originaux : 5 cassettes DAT